Ça fait quelques années maintenant que j’essaye de me débarasser d’iTunes, et c’est finalement chose faite ! explications…

Objectif

Mon objectif à court terme c’est d’abandonner feu Mac OS et d’acheter un vulgaire PC, comme la plèbe. Seulement le gros point bloquant pour moi c’est ma bibliothèque musicale, entièrement gérée par iTunes depuis très longtemps et forte de 40000 morceaux.

Le Problème iTunes

Il est indéniable qu’iTunes a connu son heure de gloire, pendant un moment c’était peut-être même mon logiciel favori, mais force est de constater qu’aujourd’hui il n’est plus que l’ombre de lui même.

Une architecture dépassée

iTunes est vieux, il a 15 ans. La première version était même conçue pour Mac OS 9 !
Au moment de l’écriture de cet article on en est à la version 12.3 et son architecture n’a pas évolué.

L’exemple le plus frappant est sans aucun doute la gestion de la bibliothèque, tout passe par un fichier XML alors qu’un logiciel de ce type fait figure de cas d’école pour l’utilisation d’une base de données. Résultat, sur des grosses bibliothèques et pour des gens qui prennent soins des métadonnées, il est fréquent de corrompre ce fichier…

Puisqu’on parle d’édition de métadonnées, si par exemple on édite un grand nombre de morceaux, une fenêtre modale avec une barre de progression bloque l’utilisation du logiciel tant que l’opération n’est pas terminée. On est en 2016 et on parle d’une société qui soit disant est concernée par l’expérience utilisateur, vraiment ?

La gestion des couvertures d’albums est tout aussi stupide. La couverture est embarquée dans chaque fichier de l’album, donc si par exemple votre image fait 1Mo et qu’il y a 10 pistes sur votre album, ça fait 10Mo d’utilisés à la place d’un seul…

Pas de support du FLAC, format lossless autrement plus répandu que l’ALAC, et aussi plus compressé.

Une usine à gaz

iTunes a vénérablement commencé comme un logiciel de gestion de bibliothèque musicale, il ne faisait que ça, et le faisait très bien. Mais au fil des versions il s’est retrouvé responsable de plus en plus de fonctions :

  • Music store
  • App Store
  • Vidéos
  • Synchronisation des appareils
  • Fonctions de cloud qui marchent à moitié et sont susceptibles de foutre un bordel monstre dans la bibliothèque

Si bien qu’aujourd’hui iTunes fait à peu près tout, tout mal.

La solution beets

Il y a quelque temps j’ai découvert beets, un gestionnaire de bibliothèque musicale en ligne de commande, multiplateforme et open source. Alors oui ce n’est clairement pas pour tout le monde, mais pour les geeks maniaques comme moi c’est la solution de rêve.

Contrairement à iTunes beets gère sa bibliothèque à l’aide d’une base de données sqlite.

Métadonnées

beets se sert de MusicBrainz pour obtenir des informations sur les musiques et taguer les fichiers, donc en terme de fiabilité difficile de faire mieux.

Flexibilité

beets est très flexible, il est très facile de changer l’organisation de sa bibliothèque au niveau du système de fichier. Par exemple la mienne est organisé comme ça :

Music/Album Artists/Album(s)/Piste(s)

Structure dossier musique

Mais si un jour cette architecture ne me convient plus, je n’aurais qu’à changer et beets s’occupera de déplacer et renommer les fichiers pour refléter la nouvelle convention.

beets gère aussi la plupart des formats audio et permet de réaliser les conversions. Ce qui m’a permis de convertir tous mes morceaux en flac et d’avoir uniquement un fichier cover.jpg par album pour la couverture. Ma bibliothèque iTunes faisait 1To, après migration sous beets elle fait 890Go, soit un gain de taille de 11% !

Interface

Mais comment faire pour écouter la musique me direz-vous ? On peut assigner un lecteur audio dans la configuration de beets et beets passera le relai à celui-ci pour la lecture.
Sinon il est aussi très facile d’utiliser un logiciel tiers (Audirvana, Clémentine, Swinsian, Vox) et de sélectionner le dossier de beets comme source, le logiciel indexera le dossier et s’en sortira très bien.

Exemple avec Swinsian
Exemple avec Swinsian
Exemple avec Audirvana
Exemple avec Audirvana

Aller plus loin avec volumio

Tout ça c’est bien beau, mais ce n’est valable que quand je suis derrière l’ordinateur. Mon ampli et mon DAC sont dans le salon, loin du bureau, et c’est ici qu’intervient volumio.
C’est une distribution Linux pour système embarqué (comme le Raspberry Pi) qui transforme la machine en un lecteur audio, et il se trouve que j’avais justement un Pi 1B qui prenait la poussière.

Configuration

L’installation et la configuration sont on ne plus simple, il suffit juste de configurer le point de partage (SMB/NFS) pour indiquer où se trouve la musique. Dans mon cas je fais monter le disque de mon Mac Pro en NFS.
Sinon on peut plus simplement brancher un disque dur externe en USB et le tour est joué.

Une fois branché, mon DAC a été reconnu instantanément sans action tierce de ma part.

Interface

Par défaut une interface web rudimentaire est disponible. Sinon comme volumio se base principalement sur mpd il est possible de le contrôler à l’aide de son smartphone ou sa tablette.
Pour Android il y a pas mal de choix, cherchez sur le net.
Pour iOS il n’y a que MPoD sur iPhone et MPaD sur iPad.
Il existe aussi des applications OS X / Windows / Linux.

Bonus

volumio est aussi compatible AirPlay, DLNA.