Je viens juste de m’infliger le remake américain de Ghost in the Shell, je m’attendais à de la daube et j’en ai eu. Sans spoilers (en même temps spoiler rien, c’est compliqué).

Ghost in the Shell 2017

Je vais déjà enlever une première polémique, celle de la nationalité du Major dans le film. Quand la bande annonce du film est sortie il y a eu pas mal de bruit parce que l’actrice choisie pour incarner ce rôle était caucasienne. Non mais franchement, on s’en tape. Le Major peut être asiatique, noire, indienne… ça n’a pas vraiment d’importance, c’est justement le truc.

Avant de parler du film, regardons briévement ce qui a fait de l’original sorti en 1995 une œuvre culte.
La version de Mamoru Oshii est courte (1h20) mais très dense, si bien que lorsqu’on la voit pour la première fois on est un peu déboussolé à la fin, mais c’est complétement normal. Plusieurs sujets philosophiques sont abordés et c’est ce qui contribue à la richesse et l’intérêt du film. À ça on ajoute la réalisation impeccable de Mamoru Oshii et la sublime bande son de Kenji Kawai et on a un chef d’œuvre.

Comme le but ce n’est pas de parler de l’original revenons à cette adaptation. Pour faire simple et court, ce n’est ni plus ni moins qu’un bête film d’action articulé autour d’une histoire de vengeance. Impressionnant d’originalité quand on a à disposition l’univers de Ghost in the Shell.
On nottera de rares moments où des sujets intéressants sont abordés, mais hélas aussitôt oubliés, comme si la niaiserie semblait être le but ultime de ce film.

Cette production est un mauvais mashup des différentes versions de GitS qui existent, que ce soit les deux films de Oshii ou l’excellente série Stand Alone Complex. Certains passages sont des copies de la version de 1995, notamment lorsque le Major plonge dans le fleuve, seulement le dialogue et la réflexion qu’elle a lorsqu’elle remonte sur le bateau ont été "oubliés" dans ce film. On a l’impression que le réalisateur a voulu faire plaisir aux fans mais sans aller au bout de la démarche, et il s’y prend tellement maladroitement que l’effet est contraire.

Visuellement c’est aussi à côté de la plaque, on assiste à une effusion d’hologrammes géants ultra présents, là où la version de 1995 était très sobre et misait plutôt sur un côté sombre plus oppressant. Musicalement c’est creux, de temps en temps des notes font penser à la bande son de l’original, sûrement un clin d’œuil de plus.

Pour conclure, je ne comprends pas ce que ce film tente d’achever, les fans seront indéniablement déçus et les autres auront juste assisté à un film moyen tout au plus. C’est une coquille vide, un film sans âme, sans ghost. Bien évidemment une suite semble innévitable si celui-ci rencontre suffisament de succès.

Et dire qu’une adaptation américaine d’Akira est prévue…