Sayonara Monsieur Désespoir (さよなら 絶望先生) est un manga Japonais de Kōji Kumeta débuté au printemps 2005 et terminé à l’été 2012. Il est édité en France par Pika depuis 2009 et comporte actuellement 14 tomes sur un total de 30. Il fût récompensé du prix du manga en 2007 puis adapté en anime par la suite.

Sayonara Zetsubou Sensei 1

Sayonara Zetsubou Sensei est une comédie satirique dans laquelle chaque chapitre se focalise sur un aspect particulier de la vie quotidienne ou de la culture Japonaise. C’est aussi ce qui en fait une lecture un peu difficile et qui explique probablement son manque de popularité chez nous. Le livre est truffé de références se rapportant au Japon, à son histoire, ses personnalités, etc… Il est donc souvent nécessaire de faire des allers-retours en fin de livre pour consulter les notes explicatives. Néanmoins il est dommage de se laisser décourager par cet aspect et passer à côté de cette œuvre loufoque et si particulière.

L’histoire suit donc la vie de Nozomu Itoshiki, professeur de lycée ultra-négatif. En effet le premier chapitre n’est rien moins qu’une tentative de suicide de sa part! il tente de se pendre à un cerisier. Ses efforts se trouvent interrompus par Kafuka Fuura, jeune fille ultra-positive (elle pense qu’il essaye de s’agrandir…), qui lui explique qu’il ne peut pas mourir un si beau jour et lui offre une compensation de 50¥1.
Ennuyé Nozomu se rend au lycée pour commencer son cours, mais il se trouve que Kafuka est l’une de ses élèves. Et ceci n’est que le prélude, car chacun de ses étudiants possède en réalité une personnalité excentrique ou une obsession extravagante. D’ailleurs tous les noms des personnages sont dérivés de mots Japonais à prononciation ou écriture similaire et ces mots décrivent en réalité leur caractère.

Sayonara Zetsubou Sensei 2

Chaque volume est composé de dix chapitres d’une petite vingtaine de pages, tous les titres des chapitres font référence à une œuvre littéraire. Le sujet traité dans un chapitre est toujours poussé à l’extrême ou pris au sens littéral. Généralement Nozomu présente à sa classe son point de vue très pessimiste sur quelque chose de normalement positif. Aux analyses non conventionnelles du professeur viennent se greffer les divers points de vues et réactions de ses élèves. Le chapitre se conclue le plus souvent par un gag en rapport au sujet evoqué ou sur une fin totalement absurde voir hors-sujet.

Le titre du manga est en rapport avec la « catchphrase » de Nozomu qu’il prononce généralement à chaque chapitre.

Zetsuboushita! {sujet} watashi ni Zetsuboushita!

Qui est traduite en français de la manière suivante :

C’est désespérant! {sujet} me désespère!

Sous ses aspects délurés Sayonara Zetsubou Sensei est aussi une critique acerbe et intelligente de la société nippone. D’abord grâce à ses personnages qui de par leur comportement lunatique dénoncent certains problèmes sociaux controversés. Kiri Komori en est un exemple notable, c’est une hikikomori, phénomène très Japonais qui commence néanmoins à être observé dans nos pays.
Ensuite de par les sujets evoqués qui vont du tout au tout. Si certains sont très légers, d’autres sont plus sérieux et abordent des thèmes comme la politique, l’économie, etc… Une bonne illustration critique d’une coutume Japonaise est le chapitre parlant de l’omiai, dans lequel la cérémonie est remplacée par un événement où le mariage est conclu au premier contact visuel entre deux personnes.

Parmi tous les thèmes abordés certains ne sont pas spécifiques à la société Japonaise et sont universels, par exemple en vrac les chapitres sur le décalage horaire, les fonctionnaires, la surprotection, la désoptimisation…

Sayonara Zetsubou Sensei 3

Graphiquement parlant ce manga n’est pas transcendant, les dessins et les traits des personnages sont très simples mais restent maîtrisés et agréables à regarder.

En conclusion je ne peux que vous encourager à lire Sayonara Zetsubou Sensei, même si sa lecture n’est pas des plus facile c’est une œuvre à la fois drôle et intelligente qui mériterait de connaître plus de succès.

PS : Par contre ce qui est vraiment désespérant c’est que la fréquence de publication du manga est très lente, genre 1 volume par an… :(


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